jeudi, 14 mai 2009
L'effet Vache qui rit
Pour complèter la balade au pays des vaches normandes, passage nécessaire sur le blogue des 7 Mains, blogue littéraire et collectif, où Stéphane Beau nous propose un texte court et jubilatoire, "L'Effet Vache qui rit". Il n'y a pas de vaches mais c'est très drôle.
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mardi, 12 mai 2009
Printemps normand
Histoire de ne pas trop vous lasser avec ma passion pour le Havre-au demeurant peu crédible pour beaucoup- je préfère évoquer cette merveilleuse lumière normande qu'on ne rencontre nulle part ailleurs, surtout au printemps. Et voilà du véritable Épinal.
Car en Normandie, les pommiers sont roses
ce que je n'ai jamais vu ailleurs.

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lundi, 11 mai 2009
À chacun son Ange
Retour de Normandie, portée par les Anges...
Celui de Solko
par Delacroix,
Église Saint-Sulpice à Paris.
" Au premier plan, gisent, sur le terrain, les vêtements et les armes dont Jacob s’est débarrassé pour lutter corps à corps avec l’homme mystérieux envoyé par le Seigneur. L’homme naturel et l’homme surnaturel luttent chacun selon sa nature, Jacob incliné en avant comme un bélier et bandant toute sa musculature, l’ange se prêtant complaisamment au combat, calme, doux, comme un être qui peut vaincre sans effort des muscles et ne permettant pas à la colère d’altérer la forme divine de ses membres."
Charles Baudelaire
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Ceux de Noelle
dans une chapelle des Pyrénées
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Ceux de Doume
sur un vitrail
dans les Vosges.
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lundi, 04 mai 2009
A la recherche de l'Ange (2)
Arthémisia a trouvé son ange.

Il s'agit du tableau de Rembrandt. Le combat de Jacob avec l'Ange.
"Et Jacob resta seul.
Et quelqu'un lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore.
Voyant qu'il ne le maîtrisait pas,
Il le frappa à l'emboîture de la hanche,
Et la hanche de Jacob se démit pendant qu'il luttait avec lui.
Il dit : " Lâche-moi car l'aurore est levée ",
Mais Jacob répondit :
" Je ne te lâcherai pas, que tu ne m'aies béni ".
Il lui demanda : " Quel est ton nom ? "
" Jacob, répondit-il ".
Il reprit :
" On ne t'appellera plus Jacob, mais Israël,
Car tu as été fort contre Dieu et contre les hommes
Et tu l'as emporté ".
Jacob fit cette demande : " Révèle-moi ton nom, je te prie ",
Mais il répondit :
" Et, pourquoi me demandes-tu mon nom ? "
Et, là même, il le bénit."
Genèse chapitre 32
(23-33)
On peut préférer la vision de Chagall, moins virile et plus poétique.

En ce qui concerne Pierre Autin-Grenier qui m'a conduite à m'intéresser aux Anges, il me semble que le sourire malicieux de l'ange de Reims convient mieux...
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samedi, 02 mai 2009
Air mélancolique
Nous l'avons chanté en Chine, plusieurs fois à l'occasion de mon dernier voyage. C'était la fête de la lune, dite fête d'automne, mais nous, nous chantions...
version originale: Vassily Soloviev-Sedoï, Mikhaïl Matoussovski
paroles françaises: Francis Lemarque
Il est revenu, le temps du muguet
Comme un vieil ami retrouvé
Il est revenu flâner le long des quais
Jusqu'au banc où je t'attendais
Et j'ai vu refleurir
L'éclat de ton sourire
Aujourd'hui plus beau que jamais
Le temps du muguet ne dure jamais
Plus longtemps que le mois de mai
Quand tous ses bouquets déjà seront fanés
Pour nous deux rien n'aura changé
Aussi belle qu'avant
Notre chanson d'amour
Chantera comme au premier jour
Il s'en est allé, le temps du muguet
Comme un vieil ami fatigué
Pour toute une année, pour se faire oublier
En partant il nous a laissé
Un peu de son printemps
Un peu de ses vingt ans
Pour s'aimer, pour s'aimer longtemps
Pour Dominique
Curieux quand même ce paysage d'hiver pour chanter le temps du muguet...
10:55 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook |
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vendredi, 01 mai 2009
A la recherche de l'ange

Cette fois encore vous lirez sur le blogue des Xanthines le compte-rendu de la soirée avec Pierre Autin-Grenier. J'ai juste envie de vous parler d'un de ses personnages préférés : l'ange. Ne vous y trompez pas, PAG se définit lui-même comme un mécréant. Une brebis égarée en quelque sorte. Mais c'est ainsi, PAG aime les anges et les invite fréquemment. Pourtant ce n'est pas facile une vie d'ange avec Pierre Autin-Grenier. On se fait écraser par les voitures ou on se prend les ailes dans le grillage d'une maison. Mais pas rancunier, l'ange peut faire de la poussette à l'écrivain quand celui-ci monte sur son vélo.
Dernièrement j'ai lu un livre d'Alina Reyes, auteure croyante, elle, mais plutôt déjantée. Elle a commencé en Littérature avec des livres érotiques, depuis sa conversion elle écrit dans un registre mystique assez exalté. Je partage pourtant son idée de l'ange.
"Mon ange est ma cachette. Lectrice, lecteur, as-tu trouvé ton ange en cette vie ? Toi seul sais quelle forme il prend pour toi. Combattre d'amour avec l'ange est le secret pour gagner le royaume terrestre, c'est-à-dire la vie." (La jeune fille et la Vierge)
Je pense moi aussi qu'il faut rencontrer son ange, prendre le temps de l'écouter. L'ange, c'est ce qui nous relie à l'invisible, le lien avec ce qui nous dépasse, et qu'on évacue trop vite dans notre monde matérialiste.
18:52 Publié dans Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (8) | Facebook |
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mercredi, 29 avril 2009
L'écrivain
En réponse aux commentaires de Solko et d'Élisabeth sur la note "Solko aux Xanthines", cette nouvelle de Pierre Autin-Grenier dont l'humour plein d'autodérision quant au statut de l'écrivain dans notre société. Une nouvelle qui dit tout.
Voleur de chevaux ou éleveur de chiens, voilà des gagne-pain qui peuvent vous mener loin dans la vie, je sais. Vendre au coin des rues du sang à la sauvette, dans certaines sous-préfectures de province, aussi peut vous procurer de quoi vivre honorablement ; tout comme épépineuse de groseilles à Bar-le-Duc ou embaumeur d’ailleurs resteront toujours des métiers éminemment lucratifs et qui, de surcroît, vous autorisent à marcher en tous lieux tête haute. Jeune homme j’ai entendu cette chanson cent mille fois et davantage dans la bouche de géniteurs fiévreux dont l’impatience à me voir finir de la sorte, employé de banque ou thuriféraire à le cathédrale, n’avait d’égale que leur enthousiasme à se débarrasser de moi, comme on se défait d’un personnage douteux ou d’un objet simplement devenu inutile et encombrant. Tôt j’ai donc fait mon baluchon sans suivre ces précieux conseils et, pareil un évadé, m’en suis allé nulle part emplir ma besace de rêves ; resquiller quelques levers de soleil sur l’océan, l’hiver ou bien chaparder un peu de fraîcheur au ventre accueillant des tavernes, l’été. Et tout cela pour des clous, bien entendu.
Aujourd’hui me voici à l’âge des bilans ; je m’interroge, la nuit, pour savoir ce qui a bien pu m’entraîner dans cette activité de perdant : aligner des mots à la queue leu leu sur une page blanche dans l’espoir insensé d’en faire des phrases ! Oisif déterminé et paresseux par choix, sans doute n’avais-je d’autre solution pour échapper à la monotonie du commerce et de l’industrie. Vous êtes à la tête d’une quincaillerie renommée dans un quartier chic ; architecte émérite, vous commandez un régiment de terrassiers en vue de l’édification d’une moderne pyramide : ça roule ! Moi, il m’a fallu d’abord duper plusieurs éditeurs avant de voir mes premiers chefs-d’œuvre imprimés et d’être ensuite par eux grugé ; sans avouer que les nombreux lecteurs escomptés, gens tout de finesse et sensés, n’ont guère suivi le mouvement ; d’où parfois, un parfait moral pour grimper à l’échafaud ! Suis-je vraiment écrivain ? je me dis ; n’aurait-il pas été plus sage d’embrasser de suite une carrière de voleur de chevaux ? La réconfortante réponse m’est venue ce matin.
La rédactrice en chef d’une revue littéraire influente et bien informée m’a téléphoné. Elle n’y est pas allée par quatre chemins : c’était pour demander une interview. En somme, ouf ! j’étais bien écrivain ! Jusqu’à ce jour en effet personne ne m’avait jamais rien demandé. Ou alors seulement mon âge, qu’on avait jugé trop avancé ; le coin où je vivais, trop reculé. Une fois à l’occasion de la parution d’une plaquette de poésie, j’avais eu ma photo dans L’Écho du Comtat, mais elle était floue et même mon frère ne m’avait pas reconnu. Bref, nul ne s’était jamais inquiété de savoir si ma préférence allait plutôt à la viande rouge qu’au poisson frit, si j’en pinçais pour les brunes ou pour les blondes et quelles étaient mes vues sur la situation actuelle en Mongolie-Intérieure. Pour exister et persévérer, je n’avais jamais eu d’autres soutiens que la foi du charbonnier et quelques bonbonnes de pouilly-fuissé. Mais aujourd’hui je pressentais bien que tout cela pouvait changer.
« Et pourquoi pas le poisson rouge dans son bocal aussi ! » j’ai dit, furibard, quand la rédactrice en chef m’a sèchement expliqué que ce n’était pas moi qu’elle souhaitait interviewer mais ma femme et si je voulais bien avoir l’obligeance de la lui passer au plus vite. Standardiste mortifié, j’étais à deux doigts de raccrocher ; la revue préparait un numéro « Spécial femmes d’écrivains », c’était mieux que rien ; forte diffusion, papier glacé… Tantôt j’ai vu atterrir dans mon potager un demi-charter de cérébraux venus piétiner mes plates-bandes et picorer mon pain ; caméra de côté, stylo en main. Ma compagne s’était faite coquette et ne paraissait pas autrement troublée ; plutôt à son avantage dans son nouveau rôle et drôlement babillarde déjà cependant que je m’affairais au service des apéritifs. Quand tout ce petit monde fut bien installé, j’ai suggéré de m’en aller au Bar des Glaces boire des bocks pour ne pas déranger. Je fis d’emblée l’unanimité.
Accoudé au zinc devant mon blanc j’épongeai en quelques heures cent ans de solitude et de multiples tourments. Ma dulcinée n’allait-elle point, par quelque zèle intempestif, me faire passer pour plus excentrique que je ne le suis ou, pire, détourner à tout jamais de ma prose l’un ou l’autre de mes six cent trente-neuf lecteurs. Chaviraient comme ça, dans ma tête plein de petites angoisses qui s’amplifiaient de tous les verres que je vidais. Quand, n’y tenant plus, je suis rentré, heureusement tout s’était parfaitement passé. Ma femme s’était octroyé mon fauteuil pour répondre aux questions de l’équipe qui justement finissait une séance de photos. J’aurais bien aimé, moi aussi, qu’on me photographie ; et même à côté d’elle. Mais, ma foi, tant pis, je me dis. Comme c’était terminé, tout le monde s’en est allé ; on m’a dit un peu au revoir et distraitement remercié aussi pour mon hospitalité. À part moi je pensai : écrivain, c’est vraiment rien.
Pierre Autin-Grenier
Extrait de
« Toute une vie bien ratée »
folio
Lecture aux Xanthines, 33 rue de Condé à Lyon, le jeudi 30 avril à 18 heures.
23:19 Publié dans Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : lyon, littérature | Facebook |
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