jeudi, 27 novembre 2008
Puisqu'on en parle...
Puisqu'on parle de Nino Rota chez Noelle
compositeur de musique en particulier des films de Fellini
et parce qu'un blogue c'est aussi pour se faire plaisir
mon film préféré.
Le déhanchement de la Gradisca, quelle merveille...
C'est vrai qu'on est loin des "Baguettes chinoises" !
16:10 Publié dans Ciné-club | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : fellini, nino rota | Facebook | Imprimer
On les appelle les baguettes...
Plongée fans la Chine rurale.
Les baguettes, c'est ainsi qu'on appelle les femmes en Chine profonde. Xinran, journaliste chinoise vivant actuellement à Londres, leur a consacré un livre à partir des témoignages de femmes qu'elle a reçus quand elle animait une émission de radio.
"Baguettes chinoises" aux éditions Picquier
" C'est sa faute à elle si elle n'a su mettre au monde qu'une poignée de baguettes et aucune poutre. (...) Ainsi, tandis que les hommes qui subviennent aux besoins de la famille sont considérés comme des piliers sur lesquels repose le toit du foyer, elles sont de simples outils de travail, de fragiles ustensiles dont on se sert tous les jours puis qu'on jette."
Partant des témoignages de trois femmes qu'elle a rencontrées alors qu'elle animait une émission de radio, Xinran évoque le terrible destin de ces jeunes filles des campagnes qui ne vont pas à l'école, exécutent les pires corvées et subissent encore des mariages forcés. Avec obligation d'enfanter un garçon, les Chinois disent pondre un oeuf.
Certaines se suicident, d'autres, de plus en plus nombreuses, fuient en ville, fugues véritables en cachette des parents.. Elles y réussissent bien sûr, car elles sont volontaires et travailleuses. Mais elles ne deviennent jamais vraiment des citadines.
00:17 Publié dans Âme chinoise | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : chine, lyon, vive la vie | Facebook | Imprimer
dimanche, 23 novembre 2008
Sur les quais
Mon dernier séjour au Havre m'a permis de découvrir une exposition particulièrement intéressante, dédiée aux
Ports, docks et dockers
de Boudin à Marquet.
Cette exposition étant réalisée en collaboration anec le musée des Beaux-Arts de Bordeaux
je signale à mes amis girondins
qu'ils pourront l'admirer à Bordeaux
du 26 février au 14 juin 2009.
Les peintures marines ont toujours occupé une large place dans la tradition artistique européenne.
La particularité de cette magnifique exposition est qu'elle est centrée sur la métamorphose des ports à l'ère industrielle, donc très orientée sur l'activité économique des ports aux XIXème et XXème siècles.
Le développement industriel des ports a inspiré les impressionnistes.
C'est au tableau du port du Havre
"Impression au soleil levant", par Monet, que l'École impressionniste a trouvé son nom, à l'origine péjoratif d'ailleurs, un critique l'ayant tourné en dérision. Boudin, ami de Monet et natif de Honfleur a célébré la ville qui lui a permis de faire des études aux Beaux-Arts à Paris mais on retrouve sur ses toiles des ports de toute l'Europe. Marquet, né à Bordeaux un peu plus tard et proche des peintres dits "Fauves", a également voyagé avec son pinceau de port en port.
"Et on voyait d'autres navires, coiffés aussi de fumée, accourant de tous les points de l'horizon vers la jetée courte et blanche qui les avalait comme une bouche, l'un après l'autre. Et les barques de pêche et les grands voiliers aux mâtures légères glissant sur le ciel, traînés par d'imperceptibles remorqueurs, arrivaient tous, vite ou lentement, vers cet ogre dévorant, qui, de temps en temps, semblait repu, et rejetait vers la pleine mer une autre flotte de paquebots, de bricks, de goélettes, de trois-mâts chargés de ramures emmêlées. Les steamers hâtifs s'enfuyaient à droite, à gauche, sur le ventre plat de l'Océan, tandis que les bâtiments à voile, abandonnés par les mouches qui les avaient halés, demeuraient immobiles, tout en s'habillant de la grande hune au petit perroquet, de toile blanche ou de toile brune qui semblait rouge au soleil couchant."
Maupassant "Pierre et Jean"
Mais l'intérêt de cette exposition est surtout dans la représentation du travail par la majorité des oeuvres retenues.
Cette époque qui a vu exploser le traffic maritime a fait émerger de nombreux métiers.
Au coeur du port était la manutention.
Les travailleurs des ports étaient des intermittents, employés sur des temps limités. Pauvres et indépendants.
Dockers mais aussi charbonniers, arrimeurs, débardeurs, grutiers, voiliers, charretiers... Tous journaliers. Embauchés le matin par des petits chefs qui évitaient les fortes têtes.
C'est la vie de tous ces travailleurs que retrace l'exposition, non seulement à travers des peintures mais aussi des sculptures, des photos, des films.
J'ai découvert un sculpteur belge que j'ai trouvé particulièrement intéressant.
Constantin Meunier. Peintre et sculpteur, il a consacré toute son oeuvre au monde ouvrier.
J'ai particulièrement aimé cette statue, "le débardeur". Le visage est dur mais le corps, souple, fin, nonchalant rappelle les éphèbes grecs. Curieux, non ?
Ce fut l'occasion d'une interrogation
Pourquoi le travail n'est-il plus, que ce soit pour le magnifier ou le dénoncer,
source d'inspiration
dans l'art contemporain comme dans la Littérature ?
Disparition du travail manuel
pénible mais spectaculaire ?
Travail trop abstrait ?
En devenant "emploi" le travail a-t-il été récupéré par les spécialistes des sciences dites humaines perdant son pouvoir d'attraction sur les artistes ?
Analyse : Peindre le travail ouvrier
22:47 Publié dans Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (19) | Tags : le havre, boudin, marquet, exposition | Facebook | Imprimer
samedi, 22 novembre 2008
Il fut aussi poète...
La poésie est en Chine le genre littéraire majeur.
Les empereurs de la dynastie des Tang qui ont institutionnalisé les concours de Lettrés permettant de devenir des fonctionnaires impériaux (618 à 907)
avaient fait de la poésie l'épreuve reine et déterminante.
Pour devenir fonctionnaire de l'empereur il fallait d'abord savoir écrire des vers.
La dynastie Tang marque d'ailleurs l'âge d'or de la poésie chinoise. L'anthologie de cette période compte 50 000 poèmes attribués à 2200 poètes. Les deux grands noms de cette époque sont Li Bai et Du Fu. Li Bai, taoïste, a été très inspiré par la nature et est devenu "le" modèle de la poésie chinoise. Du Fu au contraire était très engagé du point de vue social ce qui lui a valu l'exil. On le présente comme le Victor Hugo chinois.
Qui se douterait donc que Mao Zedong avait été poète et dans un genre très proche de Li Bai ?
Dans ses premiers poèmes, Mao est influencé par les poètes de la dynastie des Tang et des Song (960-1127). Il utilise des références de la littérature classique ou des légendes du passé pour exprimer le présent.
Nul doute que ces textes ont dû être soigneusement cachés pendant la révolution culturelle car ils appartiennent tout à fait à cette littérature honnie, caractéristique de la classe bourgeoise, qu'il fallait éradiquer à tout prix.
Actuellement ils sont édités en Chine, sans doute pour la première fois.
Une page est définitivelent tournée.
La Neige
( février 1936)
Paysage du Nord :
Mille lis de glace scellés,
Dix mille lis de neige en volée .
De la Grande Muraille, au-dedans, au dehors,
Rien qu'une blanche immensité sans bord.
Le grand Fleuve, en amont, en aval,
Perd soudain ses impétueux élans.
Les montagnes dansent, serpents d'argent ;
Les massifs de courir, éléphants de cire :
Ils veulent en hauteur égaler le ciel.
Par un jour de soleil,
C'est une belle en rouge enveloppée de blanc,
Enchantement sans pareil.
HUITAIN
Contempler les Montagnes
(1955)
J'ai gravé les Cimes du Nord à trois reprises
Tout Hangzhou se fait voir sous mes yeux
Des arbres oscillent près du Pavillon Phénix
Une brise souffle sur les Versants aux pêchers
Quand il fait chaud, on cherche l'Eventail
Quand il fait froid, on admire les Beautés
Dans leur course en s'éloignant à tire-d'aile
Des Aigles nous saluaient alors au crépuscule
19:40 Publié dans Âme chinoise | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : chine, poésie, lyon | Facebook | Imprimer
jeudi, 20 novembre 2008
On a tué une journaliste.
À propos du "procès" des meurtriers d'Anna Politkovskaya, je vous invite à relire ce bel article écrit par Bleuenn Isambart sur ce blogue. Bleuenn connaît très bien la Russie.
23:01 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (19) | Facebook | Imprimer
Aujourd'hui avec les profs
Mais la réforme imaginée par les paralysés du cerveaux qui se sont penchés dessus (même pas en rêve qu'ils sont allé faire un tour dans une classe pour imaginer des trucs pareils), ben, vous savez quoi ? Elle me gonfle encore plus.
Alors, oui, jeudi 20 novembre, je serai en grève."
08:31 Publié dans Au jour le jour | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : lyon, vive la vie | Facebook | Imprimer
mercredi, 19 novembre 2008
J'ai rendu ma copie
Je ne sais pas si mon dernier sujet m'a trop affectée mais je n'avais pas envie de cliquer sur "nouvelle note" ces derniers jours.
Et puis Léopold m'a collé un devoir obligatoire qui a mobilisé mes neurones, enfin le temps où ils étaient mobilisables.
Six livres qui me représentent ? à mon âge difficile. Je ne sais pourquoi les plus anciens me sont revenus plus facilement en mémoire. Donc j'essaie, et tant pis pour toi Léopold si tu es déçu.
Il y a d'abord mes fondamentaux.
Montaigne et Balzac. Montaigne, c'est une découverte scolaire, au lycée. En seconde, j'étais dans un lycée de bonnes soeurs, mon professeur de Lettres était brillante et passionnante mais bien religieuse quand même.
Quand nous avons étudié Montaigne, j'ai perçu chez elle une certaine réticence. Car il y avait un "gros mot" dans les textes de Montaigne et c'était "scepticisme" : le doute est inutile chez les bonnes soeurs.
C'est bien sûr le mot qui m'a séduite ce qui ne m'a pas empêchée d'avoir des convictions.
Balzac, ce fut le coup de foudre immédiat et je ne saurais dire pourquoi. J'y reviens régulièrement
quand aucun livre ne m'attire
quand j'ai du mal à sortir d'une lecture et à en commencer une nouvelle, je lis un Balzac.
Curieusement si je devais retenir un ouvrage en particulier, je ne choisirais pas le plus représentatif car ce serait
"La Peau de Chagrin"
un récit fantastique.
D'abord parce que j'aime les récits dans le récit.
Mais surtout à cause de sa problématique, posée au début, comme étant celle de l'existence : répondre à ses désirs et voir la vie se raccoucir ou s'interdire le désir et devenir vieux comme l'antiquaire.
Notre société ultra hygiéniste a d'ailleurs choisi pour nous : ne buvez pas, ne fumez pas, faites du sport, nourrissez-vous d'Oméga 3, à l'exclusion de tout ce qui fait plaisir, et vous vivrez lontemps.
Je n'en ai pas fini avec l'adolescence.
J'ai eu une période à la fois mystique mais anti-morale chrétienne.
Je vous assure, c'est compatible.
C'est en cette période que j'ai lu et relu, "L'Ensorcelée" de Barbey d'Aurevilly,
Encore un récit dans le récit.
L'abbé de La Croix-Jugan
le curé démoniaque
défiguré, enfoui sous son capuchon noir, parcourant à cheval la lande de Lessay, célébrant la messe au milieu des flammes (ou presque)
m'a profondément troublée
mais c'est une lecture que je ne pourrais reprendre aujourdhui.
D'ailleurs même à cette époque le le lisais en alternance avec
toujours pas incompatible pour moi.
Pourtant je n'ai jamais été maoïste, à la Fac je me suis même bagarrée avec eux.
Je ne le lirais pas davantage aujourd'hui même si le coming out des maoïstes de ma génération m'exaspère, ils ont gardé le même dogmatisme.
Bref, en 68, Barbey m'a protégée de Mao et aujourd'hui Mao m'empêche de devenir réac.
Je provoque un peu c'est vrai.
Le début de la maturité grâce à
Philip Roth et plus particulièrement
"Portnoy et son complexe".
Maintenant il me faut à mon tour faire des victimes...
Léopold ayant choisi des femmes je tague au masculin et des jeunes car j'ai envie de savoir ce qu'ils lisent.
17:25 Publié dans Coups de coeur | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : lyon, littérature, vive la vie | Facebook | Imprimer