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mercredi, 27 août 2008

Champlain et Honfleur

 

Merci à Choubine qui m' a transmis cet article intéressant du Devoir, journal de référence québécois. Ce sera ma contribution au 400e anniversaire de la fondation de Québec.

Extraits.

"Venus de tous les ports de France, les aventuriers menés par Champlain se retrouvent à Honfleur, porte ouverte sur le monde. - Honfleur -- C'est sur les quais de Honfleur que Rabelais fit partir son héros, le bon géant Pantagruel, vers le pays de l'Utopie. Rabelais écrivait son chef-d'oeuvre deux ans seulement avant la découverte du Canada par Jacques Cartier, et donc 76 ans avant la fondation de Québec. Cela s'appelle avoir du flair. Comment s'étonner alors que, sur les douze voyages que Champlain fit vers le Canada, sept le furent au départ de Honfleur, sans compter un huitième au départ de Rouen dont Honfleur était en réalité le port avancé.



(…)

À Honfleur, Champlain, c'est un peu l'industrie locale. Dans la vieille ville, qui accueille plus de trois millions de touristes par an, des centaines de Québécois viennent chaque année scruter les vieilles pierres à la recherche de la moindre trace du fondateur de Québec. Réjean Gascon, un Québécois établi en France depuis une trentaine d'années, gagne d'ailleurs sa vie à faire de la tire et à chanter des chansons folkloriques. Aujourd'hui, justement, il prépare une soirée dans les magnifiques greniers à sel construits par Colbert en 1670 et qui pouvaient contenir jusqu'à 10 millions de kilos d'or blanc. «Entre Honfleur et Brouage, où est né Champlain, des bateaux faisaient régulièrement la navette pour aller chercher le sel nécessaire au salage de la morue», dit Philippe Grenier. Le jeune marin ne pouvait pas ne pas passer par Honfleur, où se retrouvent d'ailleurs tous ses futurs compagnons.

Une ville d'aventuriers

(…)

On ne sait pas exactement où a habité Champlain à Honfleur, mais on est certain qu'il s'est recueilli dans la très belle église Sainte-Catherine, construite tout en bois et recouverte de bardeaux. Champlain a peut-être même fréquenté la chapelle Notre-Dame-de-Grâce, un peu plus loin, terminée en 1615. Philippe Grenier fait d'ailleurs remarquer que le mot «nef» désigne à la fois les navires à voile du Moyen Âge et la partie centrale des églises.

 

IMG_3520.JPG

 




(…)

Un «savant navigateur»

Si tous les Honfleurais connaissent le nom de Champlain, il suffit de franchir le pont de Normandie pour qu'il redevienne à peu près inconnu. Le Havre et Honfleur se regardent de haut. Pour les Havrais, Honfleur est une gentille bourgade folklorique. Pour les Honfleurais, Le Havre est une cité industrielle sans âme. Champlain a donc toujours été l'affaire privée de Honfleur, la ville touristique si bien préservée, pas du premier port de France. Tellement que même le maire du Havre avait oublié que Champlain était pourtant parti de sa ville en 1604 pour l'Acadie.

«De toute façon, on ne s'intéresse guère aux anniversaires dans une ville où presque tout a été rasé en 1944, dit Claude Briot. Et puis, il y a eu la colonisation et la traite des esclaves qui ont contribué à tout effacer.» Il aura fallu que les Amitiés acadiennes et l'ambassade du Canada à Paris viennent frapper à la porte pour qu'on s'en souvienne. Les membres de la petite Société historique du Havre, dont font partie Briot et son épouse, ne se doutaient pas qu'ils se retrouveraient au centre d'une bataille politique. L'ambassade souhaitait surtout ressusciter le fondateur de l'Acadie, Dugua de Mons. «Ils ne voulaient célébrer que lui, dit Briot. Nous, on voulait évidemment fêter Champlain et le Québec. On n'en avait rien à faire de Dugua de Mons. D'abord, on ne savait même pas qui il était.»

Selon Briot, Champlain avait une bonne raison de partir de Honfleur plutôt que du Havre. «Honfleur était spécialisé dans la construction de bateaux pas très grands, d'environ 150 tonneaux, mais très manoeuvrables pour l'exploration des côtes. On les appelait les roberges.» Il est convaincu que le Don de Dieu, sur lequel Champlain partit fonder Québec, était une roberge normande.

(…)
Briot a récemment proposé de mettre fin aux vieilles rivalités en fusionnant les ports de Rouen, du Havre et de Honfleur afin de concurrencer Anvers, Rotterdam et Londres. Il propose évidemment de nommer ce nouveau port Champlain.

Le fondateur de Québec a dû se retourner dans sa tombe. Le Havre contre Anvers et Londres, c'est l'histoire qui se répète."

Christian Rioux


 

 

mardi, 19 août 2008

A l'Ouest toujours du nouveau...

Ce soir je repars au Havre...

Peut-être verrai-je des fulmars ?

fulmar.boreal.dico.4g.jpg

Pendant mon absence
je vous invite à découvrir ce blogue passionnant que je viens de découvrir...
En particulier pour ceux qui comme Alsacop ne connaissaient pas le grand poète palestinien

Mahmoud Darwich

Marche Romane lui consacre des billets très intéressants.

lundi, 11 août 2008

Un poète est mort...

darwich2.jpg

Mahmoud Darouich, grand poète palestinien, considéré comme le plus grand poète du monde arabe, est mort en exil...

L’ÉTERNITÉ DU FIGUIER DE BARBARIE

- Où me mènes-tu père ?
- En direction du vent, mon enfant

A la sortie de la plaine où les soldats de Bonaparte édifièrent une butte
Pour épier les ombres sur les vieux remparts de Saint-Jean-D’Acre
Un père dit à son fils : N’aie pas peur
N’aie pas peur du sifflement des balles
Adhère à la tourbe et tu seras sauf. Nous survivrons
Gravirons une montagne au nord, et rentrerons
Lorsque les soldats reviendront à leurs parents au lointain

- Qui habitera notre maison après nous, père ?
- Elle restera telle que nous l’avons laissée mon enfant

Il palpa sa clé comme s’il palpait ses membres et s’apaisa
Franchissant une barrière de ronces, il dit
Souviens-toi mon fils. Ici, les Anglais crucifièrent ton père deux nuits durant sur les épines d’un figuier de Barbarie
Mais jamais ton père n’avoua. Tu grandiras
Et raconteras à ceux qui hériteront des fusils
Le dit du sang versé sur le fer

- Pourquoi as-tu laissé le cheval à sa solitude ?
- Que la maison reste animée, mon enfant. Car les maisons meurent quand partent leurs habitants

L’éternité ouvre ses portes de loin aux passants de la nuit
Les loups des landes aboient à une lune apeurée
Et un père dit à son fils
Sois fort comme ton grand-père
Grimpe à mes côtés la dernière colline des chênes
Et souviens-toi. Ici le janissaire est tombé de sa mule de guerre
Tiens bon avec moi et nous reviendrons chez nous

- Quand donc, mon père ?
- Dans un jour ou deux, mon fils

Derrière eux, un lendemain étourdi mâchait le vent dans les longues nuits hivernales
Et les hommes de Josué bin Noun édifiaient leur citadelle
Des pierres de leur maison
Haletants sur la route du Cana, il dit : Ici
Passa un jour Notre Seigneur. Ici
Il changea l’eau en vin puis parla longuement de l’amour
Souviens-toi des châteaux croisés
Anéantis par l’herbe d’avril, après le départ des soldats

 

vendredi, 08 août 2008

Il n'y a pas qu'à Beijing...

Il n'y a pas qu'à Beijing que se déroulent des événements importants...

Sur Hautetfort aussi.

portrait.jpgFulmar a enfin été répertorié sur le portail de Hautetfort comme blogue important.

Juste reconnaissance pour notre ami scientifique qui refuse la facilité et les lieux communs.

Ses billets sont parfois difficiles mais ils nous aident à progresser et à mieux connaître ce qui constitue le grand défi actuel de la protection de l' environnement, en-dehors de toute idéologie.

 

vendredi, 18 juillet 2008

Être ou se sentir coupable

Demain je retourne à Allinges, le berceau de nos familles à mon mari et à moi.

Jusqu'à ce jour Allinges c'était ça :

cover_n-famille-cygnes.jpg n-les-ânes.jpgn-files-pompon.jpg

Mais depuis quelques semaines c'est devenu le lieu de la tragédie.

Très touchée d'apprendre le suicide du prof  de Margencel ce matin.

D'abord parce que l'un de mes frères connaît bien son épouse, très impliquée au bureau de l'École de Musique du secteur

mais aussi parce que c'est un collègue, passionné de son métier.

Qu'on pense à lui toutes les fois où on critique les enseignants. 

Il  se trouve aussi que pour d'autres raisons je me pose la question de la culpabilité

ou plus exactement "être ou se sentir coupable".

J'avais déploré la sévérité de la justice à l'égard du malheureux chauffeur responsable de l'accident. Je me demande aujourd'hui si, d'une certaine façon, cette sanction ne l'a pas protégé du sentiment de culpabilité. C'était la société qui le désignait comme tel, se désigner soi-même comme coupable est infiniment plus destructeur. On ne peut rien faire pour quelqu'un qui se sent coupable sans raisons objectives. Essayer de le raisonner, ce qu'a fait bien sûr l'entourage de l'enseignant, ne peut qu'aggraver ce sentiment par l'incompréhension.

Un autre exemple m'occupe l'esprit actuellement.

Ce matin je suis allée fleurir la tombe du meilleur ami de mon plus jeune fils.

Il y a dix ans, le 13 juillet 1998, lui et ses amis fêtaient et leur réussite au Bac et la victoire de la coupe du monde.

Pour une raison que nous n'avons jamais connue, mon fils et deux de ses amis sont partis en voiture avec un copain plus jeune qui avait emprunté la voiture de son père en vacances, alorsqu'il n'avait pas le permis de conduire et pratiquait la "conduite accompagnée".

Accident, Jérémie est mort sur le coup.

Au procès, aucune charge n'a été retenue contre le jeune conducteur qui était mineur alors que ses passagers étaient majeurs.

Ses parents se sont démenés, faisant valoir entre autres, son profil d'élève brillant. Il a passé son permis normalement, l'âge de dix-huit ans à peine atteint. Nous avons su qu'il était entré dans une école d'ingénieurs puis nous l'avons perdu de vue.

Souvent je pense à lui et me demande si l'absence de sanction ne l'a pas, en fait, chargé moralement beaucoup plus que ne l'aurait fait une sanction symbolique. 

Désolée de partir sur une note triste mais c'est vous qui en avez parlé les premiers ! 

Heureusement, il reste les enfants, sourires de l'avenir.

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JE REVIENS LE 4 AOÛT. 

 

 

jeudi, 17 juillet 2008

Parce qu'on a toujours envie d'y croire...

6.jpgQue l'on soit amateur des spectacles sportifs ou non, on a tous une histoire  d'amour avec le Tour de France. Il fait partie de notre patrimoine, de notre imaginaire collectif...

Célébré en 1957 par Roland Barthes dans "Mythologies" il a un caractère sacré. Les coureurs deviennent des dieux. Ils sont propulsés par un élan surhumain que Barthes appelle le jump.

Mais déjà en 1957

"Il y a une affreuse parodie du jump, c'est le dopage : doper le coureur est aussi criminel, aussi sacrilège que de vouloir imiter Dieu ; c'est voler à Dieu le privilège de l'étincelle. Dieu d'ailleurs sait alors se venger : le pauvre Malléjac le sait, qu'un doping provocant a conduit aux portes de la folie (punition des voleurs de feu). Bobet, au contraire, froid, rationnel, ne connaît guère le jump : c'est un esprit fort qui fait lui-même sa besogne ; spécialiste de la forme, Bobet est un héros tout humain, qui ne doit rien à la surnature et tire ses victoires de qualités purement terrestres, majorées grâce à la sanction humaniste par excellence : la volonté. Gaul incarne l'Arbitraire, le Divin, le Merveilleux, l'Élection, la complicité avec les dieux ; Bobet incarne le Juste, l'Humain, Bobet nie les dieux, Bobet illustre une morale de l'homme seul. Gaul est un archange, Bobet est prométhéen, c'est un Sisyphe qui réussirait à faire basculer la pierre sur ces mêmes dieux qui l'ont condamné à n'être magnifiquement qu'un homme."

Dans Courrier International, l'interview intéressante issue de  DER SPIEGEL, d'un philosophe allemand passionné de cyclisme. Peter Sloterdijk a gravi le Ventoux à vélo. Il avait  60 ans.

Voilà ce qu'il dit du dopage.

"Depuis que je fais moi-même du vélo, je sais qu'il est impossible qu'un coureur fournisse pendant les six heures d'une étape de montagne une puissance moyenne de 280 watts à chaque coup de pédale, avec des pointes de 450 watts et plus dans les cötes très raides. D'un point de vue purement  physiologique, ce n'est pas possible sans recourir à des substances chimiques. Si l'on exclut l'idée du dopage, on exclut du même coup  celle de performances de pointe."

 Ne vaudrait-il pas mieux légaliser le dopage en contrôlant les produits les plus dangereux ? Ne sommes-nous pas en pleine hypocrisie ?

Peter Sloterdijk ajoute : "Le cyclisme ressemble structurellement au catholicisme : il ne peut survivre sans un minimum d'hypocrisie. Une réforme du Tour de France est impensable parce qu'on devrait envoyer dans la course des coureurs totalement à jeun et ils ne seraient pas à la hauteur. Le Tour est un des rares mythes du XXème siècle qui, récemment encore, arrivait à foctionner plus ou moins bien."

Moi comme chaque année je regarderai les étapes des Alpes qui m'ont toujours enchantée... 

mercredi, 09 juillet 2008

Le livre menacé

J'ai reçu l'information de mon ami Ashab le libraire.

La loi Lang, votée en 1981 et qui garantissait  aux professionnels du livre un prix de vente minimum, est menacée par des amendements parlementaires débattus au parlement. Encore un coup qui risque de se faire en douce à la faveur des vacances.

Un site pour défendre les livres.

  http://pourlelivre.wordpress.com/