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samedi, 27 décembre 2008

Le chlorure de magnésium

Un tragique fait-divers a mis en cause récemment le chlorure de magnésium.

Pour moi, c'est un petit clignotant qui réveille des souvenirs, très nombreux. Mon père, vétérinaire rural dans un village de Haute-Savoie, soignait beaucoup au chlorure de magnésium. Je revois ma mère préparant des sachets de cette poudre blanche, correspondant à une dilution pour un litre d'eau. Les clients repartaient avec un gros sac de ces sachets destinés à leurs vaches. J'imagine aujourd'hui qu'ils croisent la route d'un douanier avec ce chargement de la précieuse poudre. En tant que vétérinaire mon père a toujours limité l'usage des médicaments et proscrivaient les antibiotiques. Pour qu'on ne les retrouve pas dans le lait, et ensuite dans le reblochon, mais aussi pour épargner le porte-monnaie de ses clients. À l'époque le paysan savoyard était très pauvre.

Il soignait donc au chlorure de magnésium, bon pour tout apparemment.

Mais il avait une autre théorie : "ce qui est bon pour les vaches l'est aussi pour les enfants".

Voilà pourquoi nous avons ingurgité des litres de chlorure de magnésium, surtout l'hiver en prévision de la grippe. Et c'est infect ! Apparemment efficace car nous étions rarement malades. D'ailleurs le médecin rentrait peu à la maison, mon père assurait les diagnostics. Un jour je me suis réveillée avec de la fièvre et les paupières enflées et dures. Impossible d'ouvrir les yeux. Mon père a décrété : "fièvre porcine", j'en soigne beaucoup en ce moment. Tu prends de l'aspirine et tu restes au lit." Car après "le chlorure" il y avait l'aspirine, les seuls remèdes ayant trouvé grâce à ses yeux.

Je défie quiconque de pouvoir dire qu'il a contracté un jour une fièvre porcine.

Ma mère, à 85 ans, continue l'hiver ses cures de magnésium qui pour elle remplace le vaccin contre la grippe. Et de fait elle n'attrape jamais de grippe.

mardi, 23 décembre 2008

Sourire...

buche_de_noel.gifPour sourire et faire sourire entre la dinde et la bûche

chez le Démon très impertinent

sa remise des Kevin d'or.

lundi, 22 décembre 2008

Tout vieillit, même les blogues.

Deux ans d'expérience de la blogosphère.

J'ai oublié  la date exacte de mes premiers pas en Terra Incognita car j'ai effacé mes premières notes que je trouvais trop nulles. Au départ, ce devait être un blogue collectif, celui d'un groupe de grands-mères, mais mes copines se sont défilées. Le site de l'École des Grands-Parents va peut-être voir le jour début 2009 mais c'est laborieux.

Donc ce blogue a pris son autonomie, vivant sa vie tout seul.

Commencé dans une période difficile il a d'abord été bouée de sauvetage, le coup de pied au fond de l'eau pour remonter à la surface. Maintenant je m'y suis attachée... L'avantage d'être en retrait de la vie active, donc de la vraie vie, est la grande liberté.

Ce n'est pas facile d'être coupé, séparé de l'existence mais cela autorise presque tout. On n'a plus rien à prouver ni à démontrer. Je peux tout me permettre, de paraître conne ou non, de me divertir ou de réfléchir, de faire du sentiment ou de la provocation (encore que j'en fais sans doute plus chez les autres que chez moi. Allez savoir pourquoi !). D'où l'aspect Café du commerce de ce blogue.

Quoi qu'on en dise, tant qu'on est en activité professionnelle, on est prisonnier de ce statut social, quel que soit son métier.

Le plus important au bout de deux ans ?

Les rencontres et leur variété. Je n'insiste pas car je serais obligée de vous faire des compliments et ce n'est pas mon truc.

Juste un petit mot aux visiteurs qui ne laissent jamais de trace : je leur porte une très grande tendresse... même en ne sachant pas toujours qui ils sont.

 

Et voilà, pour cet anniversaire je m'offre quelques Rosa...

 

170px-Rosa_Luxemburg.jpgRosa Luxemburg

 

250px-Bonheur_psd.jpg
Rosa Bonheur
320px-RosaParks-BillClinton.jpg

 

 

 

 

Rosa Parks

 

 

 

 

 

 

samedi, 13 décembre 2008

Le Prix des Incorruptibles

 

13013.jpgIl faut vraiment que j'aime bien Ahsab pour m'être laissée ainsi embarquer dans cette aventure  du Prix des Incorruptibles. Ashab est un des rares libraires qui, bien que travaillant dans une des usines à livres ayant à Lyon pignon sur rue, connaisse son métier. Spécialiste de la Littérature jeunesse et amoureux de toute la Littérature, il a une vraie passion pour ce métier auquel il consacre énormément de temps bien au-delà de celui qu'il passe dans son rayon de livres pour enfants. Régulièrement je  le consulte quand j'ai besoin de livres pour ma petite-fille car les enfants, ça grandit vite et c'est souvent qu'il faut rallonger les histoires et renouveler la bibliothèque.

Donc Ashab je n'ai pas pu lui dire non quand il m'a demandé de participer à son comité de lecture pour les Incorruptibles.

Il s'agit d'un prix décerné par des enfants ou jeunes adolescents, aux livres qui leur ont plu. Le prix est organisé  par catégories d'âge. Les adultes font au péalable une sélection avec des notes et des appréciations. La consigne principale est de retenir des livres pour que les enfants prennent plaisir à la lecture et non pour en faire de bons élèves.

Ashab a réuni son comité de lecture à la Brasserie Georges dont le cadre est particulièrement adapté à la préparation d'un prix littéraire ! Je me retrouve ainsi avec 25 livres à lire pour les enfants de CM2/6è. Un âge auquel je ne connais rien. Quelles lectures peuvent-ils aimer à cet âge ?

Mais si c'est travailler pour l'avenir, pour préparer de futurs lecteurs, ça vaut tous les sacrifices.

 

mercredi, 10 décembre 2008

La clope

à Norbert

qui fut Aliscan dans une autre vie.

C'est jeudi après-midi. Jour de congé pour les lycéennes. En terminale, on a le droit de sortir l'après-midi. Nous sommes en jupe plissée bleu-marine dans une petite ville très laide au pied des montagnes. Il pleut et c'est sans importance. En entrant dans le bar nous respirons goulûment la fumée. L'odeur nous change de celle du réfectoire. À midi il y avait de la polenta, jaune fade, fade sans beurre ni fromage. Comme tous les jeudis mais heureusement l'après-midi nous sortons en ville. Nous comptons nos sous, juste ce qu'il faut pour commander un chocolat. Puis Suzanne sort le paquet de Pall Mall. C'est la seule qui ait les moyens d'acheter des cigarettes. Le paquet bordeaux est brillant et nous le faisons circuler négligemment. Toute une semaine à attendre ça, la cigarette Pall Mall dans un bistrot miteux. Les chocolats sont à la flotte mais qu'importe. Nous tirons  sur nos cigarettes en prenant des pauses comme au cinéma. Nos cigarettes au goût de liberté. Dans la fumée d'une seule cigarette, chaque semaine, nous ne sommes plus des pensionnaires en jupe plissée mais des stars de l'écran.

Maintenant c'est pas bien de fumer mais pour mes 80 ans, promis juré je me mets au chichon.

 

mardi, 11 novembre 2008

Nous sommes tous gais.

Ce sont plusieurs feuilles d'écolier quadrillées. Écrites au crayon à papier, il faudra bien que je m'équipe d'un scanner pour les sauvegarder, ces lignes qui s'effacent. Elles ont plus de 90 ans. Les lettres de mon grand-père mort à la guerre, en novembre 1914, presque au début.

J'en ai déjà publié mais aujourd'hui j'ai choisi la toute première car elle me paraît intéressante.

vendredi 7 août 1914

"Chère femme, chères soeurs

Je vous écris de Sathonay où nous sommes encore pour 5 ou 6 jours. Je pense qu'après nous serons dirigés sur le camp de Châlon et peut-être de là en Belgique. Ne vous faites pas de mauvais sang pour moi. Nous sommes tous gais et il faut que chacun fasse son devoir.(...) Vous avez dû apprendre que la Belgique est attaquée par les Allemands, je crois que nous irons en Belgique.

Et vous, comment arrangez-vous votre petite vie ? est-ce que tout commerce s'est arrêté ?

A-t-on pris le cheval à l'Oncle et a-t-il pris mon mulet ?

Que disent les gens de la guerre ? Quel est leur état d'esprit ?

Ne vous fiez pas trop aux nouvelles des journaux, une bonne moitié est fausse, néanmoins il semble bien que ça ne tourne pas à l'avantage de l'Allemagne, si on l'écrase, ça fera le bonheur du peuple allemand, lui-même il sera débarrassé de son autocratie militaire. C'est pourquoi les socialistes eux-mêmes marchent. Que voulez-vous la guerre fera des victimes mais du mal viendra le bien de l'Europe débarrassée de ce régime intolérable on pourra s'occuper d'organiser un régime meilleur.

Écrivez-moi vite. (...)

Ma chère Marie, a-t-on pris le mulet de ton père, si oui recommande bien à ton oncle qu'il lui prête le nôtre.

Je vous embrasse toutes de tout mon coeur.

Vite de vos nouvelles

J'ai le sentiment que derrière ses mots il y a beaucoup d'endoctrinement militaire. La préoccupation concernant son mulet est une constante de ses lettres. Je pense que ce devait être un bien précieux.

Finalement il n'est pas allé en Belgique et a été tué à Tracy-le-Val, en Picardie.

Il faudra qu'un jour j'aille sur sa tombe.

mercredi, 05 novembre 2008

Chicago et Marilyne Monroe

http://uk.youtube.com/watch?v=AJ6CSOLxbeM

Ma chanson préférée, pour ceux qui ne le savent pas encore.

La Complainte du Phoque en Alaska

Cré-moé, cré-moé pas
Quéqu' part en Alaska
Y a un phoque qui s'ennuie en maudit
Sa blonde est partie
Gagner sa vie
Dans un cirque aux États-Unis

Le phoque est tout seul
Y r'garde le soleil
Qui descend doucement sur le glacier
Y pense aux États
En pleurant tout bas
C'est comme ça quand ta blonde t'a lâché

Ça vaut pas la peine
De laisser ceux qu'on aime
Pour aller faire tourner
Des ballons sur son nez
Ça fait rire les enfants
Ça dure jamais longtemps
Ça fait plus rire personne
Quand les enfants sont grands

Quand le phoque s'ennuie
Y r'garde son poil qui brille
Comme les rues de New York après la pluie
Y rêve à Chicago
À Marilyn Monroe
Y voudrait voir sa blonde faire un show

(musique)

C'est rien qu'une histoire
J' peux pas m'en faire accroire
Mais des fois j'ai l'impression qu' c'est moé
Qui est assis sur la glace
Les deux mains dans la face
Mon amour est partie pis j' m'ennuie

Ça vaut pas la peine
De laisser ceux qu'on aime
Pour aller faire tourner
Des ballons sur son nez
Ça fait rire les enfants
Ça dure jamais longtemps
Ça fait plus rire personne
Quand les enfants sont grands

Ça vaut pas la peine
De laisser ceux qu'on aime
Pour aller faire tourner
Des ballons sur son nez