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samedi, 15 août 2009

Mes 15 août

Le 15 août est une fête qui m'est restée chère.

Quand j'étais enfant, ma grand-mère dont c'était la fête, m'invitait seule, sans mes frères et soeurs, et je me sentais très honorée. Après la grand-messe, très solennelle, où les paysans endimanchés chantaient à tue-tête le cantique "Chez nous soyez reine..."mon grand-oncle -qui lui, instituteur très laïc n'était pas allé à l'église- débouchait une bouteille de Roussette, car on ne buvait pas d'apéritif, que du vin blanc de Savoie. Roussette chez ma grand-mère, Crépy chez mes parents. Puis du Mercurey, le vin rouge préféré de ma grand-mère. Au dessert, toujours une tarte aux prunes, mirabelle ou reine-claude.

Des joies simples pour une vie simple.

vendredi, 07 août 2009

Confiture ou marmelade ?

Pour Alsa et madame

mais aussi Cathy

J'ai découvert assez récemment, grâce à mon ouvrage de référence déjà cité, "Confitures, gelées et chutneys" par Marie-Paule Bernardin, que ce que nous appelons communément confiture, est en fait de la marmelade.

En effet la véritable confiture c'est une méthode qui consiste à cuire les fruits dans un sirop de sucre.

Quand on fait macérer les fruits dans le sucre et qu'on cuit tout ensemble c'est, selon les puristes, une marmelade.

Voici la recette de base pour fruits à noyau.

  • Dans la bassine faite bouillir l'eau et le sucre
  • Quand le sirop est au perlé, ajoutez les fruits et faites cuire sur feu vif jusqu'à ce qu'ils soient translucides et tendres. Remuez fréquemment.
  • Quand les fruits sont cuits, retirez les à l'aide de l'écumoire, répartissez-les dans les pots jusqu'au 3/4 de leur hauteur.
  • Faites concentrer le sirop sur feu vif pour qu'il épaississe.
  • Quand une goutte de sirop versée sur une assiette froide fige, arrêtez la cuisson et remplissez les pots.

Je me suis promis d'essayer sur une petite quantité pour voir la différence.

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ça c'est de la marmelade, théoriquement.

jeudi, 06 août 2009

Le "Boulé" ou le "Soufflé" ?

Maison Arvillard.jpgRetour d'un court séjour de 48 heures chez une amie de jeunesse, en compagnie d'une autre amie commune.

Accueil dans une maison savoyarde, dans le massif de Belledonne. Une de ces maisons où restent inscrites les marques de chaque génération. Admirez monsieur Rosa qui s'est retrouvé en compagnie babillarde de trois ex soixanthuitardes posant  sans concession des regards critiques sur les années écoulées.

L'amie accueillante n'ayant pas encore ramassé ses groseilles, fort abondantes et fort appétissantes, ce fut l'occupation d'une bonne partie de l'après-midi.

Le lendemain, on se mit à la gelée.

Rituel long autant que solennel.

Installer la balance de pesée : un monument.

IMGP1623.JPG

Je vous laisse juger.

Mais c'est finalement plaisant de retrouver tous ces poids de cuivre et de fonte pour parvenir à l'équilibre.

Plus que l'aspect froidement technique d'un nombre  qui s'affiche, c'est bien de ce fragile équilibre entre les deux plateaux de cuivre qu'il s'agit.

Mais la pesée  ce n'était rien à côté de la fabrication ancestrale, soigneusement consignée dans un carnet et modifiée au fil des ans sur des bouts de papier volant. Tout le savoir-faire de plusieurs générations. Il fallut faire crever les groseille puis laisser le jus s'écouler à travers un tamis. Ne pas les presser pour que le jus reste clair. Le plus pectaculaire pour moi fut le travail du "boulé". En l'occurence du "souflé". Le jus de groseille étant cuit dans un sirop de sucre, il y a deux méthodes pour vérifier qu'on est parvenu au stade souhaitable de la cuisson.

"Quand le mélange sucre-eau entre en ébullition, le sirop devient clair et translucide.

Il est au perlé ou nappé quelques minutes après l'ébullition, quand des perles rondes, de plus en plus grandes, viennent éclater à la surface.

Il est au boulé quand quelques gouttes de sirop versées dans un bol d'eau froide peuvent être rassemblées en une boule molle sous les doigts. On appelle aussi ce stade le soufflé car si l'on souffle à travers l'écumoire trempée dans le sirop, il se forme des bulles."

Marie-Paule Bernardin "Confitures, gelées et chutneys"

C'était l'habitude de mon amie.IMGP1627.JPG

Technique délicate.

On éclabousse partout et il faut souffler fort.

En fait il existe une méthode plus simple... mesurer la température du sucre en ébullition avec un thermomètre adéquat.

Mais ce serait perdre la magie d'un geste venu de la nuit des temps. Et surtout on se serait privées de fou-rires inénarrables. "Si on nous avait dit en 68 (que nous n'avons pas vécu ensemble) que quarante ans plus tard on se retrouverait pour faire de la gelée de groseille !"

Le jus de groseille est enfin jeté et saisi dans le sucre brûlant : on repart pour un  bouillon, et on verse dans les pots une fabuleuse gelée, claire et chatoyante.


lundi, 03 août 2009

Lectures plurielles

Récemment j'ai entendu une interview de Marc Lévy sur France-Inter.

Il ne fait pas partie de mes auteurs et je n'ai jamais rien lu de lui. J'avoue que l'envie de lire un écrivain est, chez moi, inversement proportionnelle à l'importance de la  pile de livres qu'il présente en librairie. Je dois être une des rares en France à avoir détesté "L'Èlégance du hérisson" même si j'adore ces petites bêtes. Ce n'est pas du snobisme, c'est ainsi.

Pour en revenir à Marc Lévy j'ai été intéressée par ses propos. Sur la Résistance, sur les Juifs, sur Israël, une pensée personnelle qui m'a plu. Mais ce qui a retenu mon attention est ce qu'il a dit de son lectorat : des jeunes et je lui dis "bravo".

S'il parvient à accrocher des adolescents à la lecture, il aura toute mon estime à défaut de ma lecture dont il se passe d'ailleurs très bien.

Peu importe finalement comment on entre en lecture : l'essentiel est d'y entrer. On ne demande pas à un converti par quelle porte d'église il est passé, l'important est qu'il soit dedans. La progression vers des lectures plus exigeantes et surtout plus personnelles viendra peut-être plus tard.

Je me souviens de mon itinéraire personnel.

Née dans un milieu familial qui comptait de nombreux instituteurs j'ai eu accès très jeune à une littérature enfantine de qualité.

Tout a failli se gâter quand je suis devenue pensionnaire chez les religieuses de Saint-Joseph. Elles étaient braves mais bornées.

Chez elles sévissait la censure. Il fallait que les livres soient aspergés d'eau bénite, chargés d'une pensée morale destinée à fabriquer les futures bonnes mères de famille que nous étions censées devenir.

Quand nous rentrions à l'internat le dimanche soir, il fallait soumettre à la validation de notre professeur principal (toujours une religieuse) le livre forcément suspect que nous rapportions de l'extérieur.

Il y avait la liste des interdits avec Zola en tête,

-à l'époque la censure catholique mettait des auteurs à l'Index, on pouvait être excommunié de les lire-

d'où l'amour que je lui ai gardé. Dans les prescrits et vivement recommandés, je me souviens d'Hector Malot, de René Bazin mais pas Hervé, de Bernanos d'où la méfiance que j'ai conservée à son égard. Mais aussi de toutes les fadaises bien pensantes pour filles : Delly et Berthe Bernage. Marc Lévy est sans doute de la grande  littérature  par comparaison.

Si le livre n'était dans aucune des deux listes, il fallait s'abstenir... le risque de sa nuisance étant établi d'emblée.

Rebelle, je lisais sous la couverture, à la lumière de la lampe de poche, quand la dernière ronde était passée, tous les livres interdits.

Zola bien sûr et Moravia jugé sulfureux.

Mais aussi des fadaises quand c'était au grand jour et je m'en suis sortie.

Donc l'essentiel est bien de lire...

samedi, 27 juin 2009

Tous sur le parvis Notre-Dame...

Ce matin, en ouvrant ma boîte à lettres virtuelle, j'avais ce message  de Pierre Autin-Grenier. Objet, catastrophe interplanétaire.

André Robert Raimbourg (Bourvilest mort (en 1970), nous en remettrons-nous jamais ? Tous sur le parvis de Notre-Dame demain dès cinq heures du matin pour crier notre douleur (apporter les croissants s.v.p).

 

Et on bougera...

 

Mais j'espère que ce que j'avais écrit pour introduire un passage sur le blogue de Rony, l'électron libre, ne vous aura pas fait oublier d'y aller.

dimanche, 21 juin 2009

Comme le monde serait triste...

"Comme le monde serait triste sans l'odeur des confitures."

Georges Duhamel

IMGP1515.JPGà Cathy

car les confitures et nous deux c'est une longue histoire.

Histoire d'enfance bien sûr mais aussi histoire de notre rencontre.

"La confiture qui dégouline" des frères Jacques sur un blogue ami malheureusement devenu silencieux. 

J'aime les confitures, les faire plus que les manger. Les pots alignés sur des étagères rassurent sans doute l'ancestral réflexe de fourmi satisfait par  la vue des conserves qu'on fait soi-même.

"La réalisation des confitures maison relève d'un réflexe archaïque : constituer des réserves pour la mauvaise saison en évitant de perdre les fruits que le plein été a donné en abondance." Marie-Paule Bernardin

Et cette année les fruits sont excellents.

La confiture est encore une affaire de femmes. Je connais beaucoup d'hommes aimant cuisiner, quelques uns bons pâtissiers mais aucun "confiturier". Pourtant il paraît qu'il y viennent. 

La confiture était autrefois essentiellement un dessert et c'est seulement depuis une période récente qu'elle est devenue  cette douceur du petit matin qui vous fait oublier celle de la couette, durant ces terribles matins d'hiver. La perspective du bol de céréales à l'anglo-saxonne n'aurait certainement pas le même pouvoir pour me tirer hors du lit. 

Dans un de mes livres de chevet,

resize.php.jpegcertainement le plus intéressant et le plus complet concernant les confitures,

que je lis par plaisir plus que par nécessité,

Marie-Paule Bernardin écrit :

"La justification de cette tâche ne réside pas dans l'économie, de temps ou d'argent. C'est aujourd'hui moins une simple activité ménagère qu'une création artistique. Car peu de travaux domestiques procurent autant de satisfaction, et ce plaisir si particulier qui tient à on ne sait quoi : les fruits qui macèrent dans la cuisine, l'éclat de la bassine en cuivre, le parfum qui persiste longtemps dans la maison, la couleur des fruits dans la transparence des verres, la fierté d'offrir ses propres confitures..."

Et elle conclut

"Faire des confitures, c'est la fête, et toute l'année, pas seulement en été."


samedi, 16 mai 2009

Écologie bobo, écologie réelle.

Ce matin, en préparant mes jardinières de géraniums, j'ai eu l'occasion de penser à certains billets de celle qui s'appelle dans la blogosphère, la blonde écolo. Trentenaire et parisienne. Nous avions ferraillé car, sur un billet où elle vantait un déodorant écologique, j'avais osé suggérer que se passer du déodorant  était encore plus respectueux de l'environnement puisqu'on économisait un emballage, et que la douche quotidienne me paraissait suffisante.

Ce à quoi, fort aimablement elle m'avait répondu que je devais incommoder par mon odeur les gens que je cotoyais dans le métro.

Encore une dont Henri IV n'aurait pas honoré la couche.

Donc, ce matin, j'ai garni mes jardinières du compost soigneusement entretenu pendant un an. Je dois reconnaître moins par idéologie écologiste que parce que cela m'évite de charrier des sacs de terreau industriel. Je ménage mon dos. 

À l'ouverture du composteur, ça puait comme le fumier de mon enfance. Mais quelle merveille ! Un terreau gras, lourd, humide, grouillant de vers de terre. Je vais même sans doute  faire l'économie d'engrais avec un terreau de cette qualité.

Le compost, oui ça pue... 

Et je suis reconnaissante à mes racines rurales et à leur mémoire olfactive qui me permet de cultiver mes géraniums dans du terreau qui pue.